dessin avion

Les BIA et Claude

Brevet d’Initiation Aéronautique (BIA)

 

L'esprit du BIA

Le Brevet d'Initiation Aéronautique est un diplôme à part pour l'Education Nationale. Il n'a pas véritablement d'équivalent. Il est en effet à la jonction de l'Education et du monde de l'aviation et de l'espace ; un pont entre  passion et raison, savoir et pratique, professionnel et amateur, civil et militaire. Son histoire ancienne et prestigieuse démontre sa valeur et son intérêt. La France est un grand pays d'aéronautique et le BIA est un formidable vecteur de découverte qui permet aux candidats de mettre en avant des compétences et des savoirs avec enthousiasme et rigueur. L'inspection générale des Sciences et Technique de l'Ingénieur a la chance d'être en charge pour l'Education Nationale de ce diplôme. Le BIA est mis en œuvre en pleine coordination avec la Direction Générale de l'Aviation Civile et le Conseil National des Fédérations Aéronautiques et Sportives.                                         (Texte d'eduscol Sciences et Techniques Industrielles).

Depuis une vingtaines d'année, l'aéroclub de l'Ardèche dispense les cours nécessaires pour passer l'examen du BIA. C'est après une visite de l'aéroclub et les explications des instructeurs et pilotes que des élèves de collège choisissent de participer à cet enseignement qui dure environ sept mois, à raison de 4 heures par semaine avec notre ami Claude qui, sous la responsabilité de nos deux instructeurs Luc et Vincent, a la charge de cet enseignement.

Mais au fait, qui est ce personnage ??                                                                                                                            

**  Claude, Qui es-tu ??  Peux-tu nous faire un résumé de ta vie et de tes expériences aéronautiques??

Je me nomme Claude CIVINS

Je suis né le 21 novembre 1938  à Marseille          

Après la perte de ma maman, mon papa, dans la résistance, est recherché par la gestapo. Il est obligé de cacher ses deux enfants, mon frère dans le Vercors et moi à Jaujac, je retrouve mon papa en 1946.

Ma petite enfance se passe à Jaujac grâce à une gentille maman d'adoption.

Dés mon plus jeune âge je suis passionné par l‘aviation, peut-être grâce à Buck Danny !!.

A 13 ans je construis d'après mes plans, mon premier modèle réduit que je fais voler en circulaire sur le terrain de foot de Jaujac, et même sur la place du Champ de Mars.

Je fais ma scolarité à Marseille jusqu'à l'âge de 18 ans.

J'apprends à piloter sur Stampe à Aix les Milles et passe mon brevet de pilote de l'époque

le 25 octobre 1958, l'équivalent du PPL actuel à 42H 24' de vol toujours sur Stampe SV4.

A l'époque pour se poser à Marignane il fallait  faire un passage en battant des ailes, pas

de radio dans l'avion!!  Le contrôleur donne l'autorisation avec le pistolet à signaux lumineux !!!!

Pour la petite histoire les épreuves pratiques pour l'obtention du Brevet de pilote  doivent

Faire l'objet d'une navigation formant un triangle, dans la même journée comprenant : Départ : Aix les Milles posé Avignon sur l'herbe, le berger de service tamponne le carnet de vol,  puis direction  Marignane

Un peu plus sérieux, la tour de contrôle était quand même en construction en  bois !! Puis,

entre  le décollage  ou  l'atterrissage  d'un  Bréguet  deux  Ponts, et Super G, direction

Montpellier, puis retour sur le terrain en herbe des Milles !!! Tout fier, avec son serre- tête

en cuir et les grosses lunettes à la Papi Boyington, d'avoir accompli ce périple !!! Tout à l'estime. Cap montre et cheminement et bien sur l'heure estimée d'arrivée.  

Pour le souvenir, aux abords de la verticale du terrain d'Istres, un Mystère IV était venu me dire bonjour ou peut-être me demander ce que je faisait là !! Certainement un peu de dérive de ma part, en effet, le vent qui était du Sud avait dû me faire dériver !! Pour ceux qui suivent, une dérive de valeur, je vous pose la question *négative ou positive* ????

 

Désirant m'engager dans l'armée de l'air je passe le concours théorique avec succès à Aix en Provence, et à Versailles pour les tests psychotechniques. Appelé pour le service militaire je pars directement en Algérie dans l'armée de l'air ? Mais je n ai pas encore signé l'engagement car les résultats de l'examen tarde à venir.

Des considérations personnelles familiales et l'engagement dans l'armée passant de 5 à 7 ans cela m'oblige à reconsidérer cette voie.

 

La période Algérienne 1958 à 1960  à quand même duré presque 30 mois ? Mais sympa,

un peu de T6 comme observateur, mitrailleur sur H34 (hélico) pour finir en tour de contrôle

c'était un mirador assez haut, transformé en Twr.

A chaque perm je vais faire du  Tigher Moth à Alger (l'équivalent du Stampe)

Ces vacances algériennes en tant qu'appelé du contingent m ont  permis de devenir un ancien combattant avec même une médaille et un peu de sous pour les heures de vol avec la pension correspondante !!!

                                                                      

                            Claude en Algérie

 

Rendu à la vie civile, marié un enfant je m'éloigne un peu de l'aviation, mais pas longtemps.

Je reprends le manche, passe l'examen théorique d'instructeur mais à l'époque pour faire instructeur en aéroclub il fallait le professionnel !!! Assez cher, pas donnée  l heure de vol !

Obligé de travailler, Je suis embauché sur Avignon dans une entreprise de travaux publics sans aucune connaissances en la matière, à l'époque, on pouvait !!!.

Désirant acquérir de sérieuses connaissances dans les TP à  34 ans je retourne à l'école, et passe  mon  diplôme d'ingénieur TP,  ce qui me  permet d'avoir un peu plus d'argent sur ma fiche de paie et  de  

pouvoir enfin me payer un peu plus d heures de vols à l'aéro-club de Valence Chabeuil ou je vole sur NC,  Piper J3, D112,  toujours des trains classiques!!

 

Toujours passionné par l'aviation et  plus  particulièrement la voltige, je me rends  sur le

terrain de Pierrelatte ou je rencontre Henri VIOSSAT, un instructeur et constructeur d'avion.

Je participe à la construction d'avions avec Henri et plus particulièrement un avion de   voltige : le Sirocco de Jurcat, sur lequel je passe mes qualifications voltige, en 1976 sur le terrain de Cannes 06.

Les heures de voltige s'enchaînent, n'étant pas un grand voyageur mais je préfère la maniabilité, je totalise un petit chiffre de 450 heures de voltige sur le F-POIP et le F-PZSG.

(Henri VIOSSAT, au début de la création du clud, venait de Montélimar pour former les élèves pilotes).

 

Au cours de l'année 1997 le F-PZSG  perd une aile en vol, le pilote ne s'en sort pas trop mal,

mais l'équipe devient orpheline d'un avion de voltige.  Ce type d'appareils n'est pas légion

dans le coin.

Pierre Bertrand travaillant à l'époque dans la même entreprise me recommande d'aller faire un tour au terrain de Ruoms – Labeaume

 

C'est le coup de foudre,  je retrouve  le  terrain en herbe de  mes premiers vols, et  surtout, rencontre *le  Marc*  qui est à peu prés de la même génération que moi,  pilotes ayant appris à se poser trois points.   

En présence du  PA 18 et du D 140 il ne m'en faut pas plus pour adhérer au club et de tomber sous le charme de son environnement.

Pour la petite histoire, après le test d évaluation avec le chef pilote, j'enferme ce dernier dans le hangar !!

Ça commence bien !! Mais je jure que je ne l ai pas fait exprès, enfin je crois !!!

Une sincère et profonde amitié et complicité s'installent entre nous.

 

**  Claude, comment es-tu arrivé à l'enseignement du BIA aux jeunes élèves et aussi aux cours pour les stagiaires pilotes qui viennent régulièrement s'inscrire pour apprendre à piloter ??

 

Marc me demande si je voudrais bien organiser des cours pour les jeunes au BIA, je lui ai dit qu'il n y avait pas de problèmes.  Depuis 1997, du mois d'octobre au mois de mai suivant, les séances de cours

Théoriques s'enchaînent au club tous les samedi matin et continuent encore. 

Les jeunes et un peu moins jeunes ne sont pas oubliés, afin de les initier, entre autre et surtout à la mécanique du vol et à l'aérodynamique, qui à mes yeux est le plus important,  au-delà,  d'utilisation, et pourtant plus qu'utile de nos jours, des nombreux instruments de navigation.

Mais cette partie au combien nécessaire de nos jours, je la laisse aux instructeurs, Marc au début puis ensuite à Luc et Vincent qui excellent en la matière, lors de leurs séances de vol d'instruction.

Prenant de l'âge mais pas encore trop vieux je vole un peu moins, mon carnet de vol totalise presque 1500 heures de vol ce n'est pas beaucoup depuis 1958.  Mais comme je le dis : les heures de voltige comptent double !!!!  

Et puis que de souvenir depuis mon lâcher après huit heures de vol, et oui à l'époque on apprenait d'abord à décoller et atterrir en prenant bien soin de ne pas perdre le terrain de vue, l'envie pour la voltige nous venait, mais pas dans tous les cas. Lors des premières leçons de mise et sortie de vrille, mais pas un tour complet, demie ou trois quart,  le tour complet, c'était déjà pour les chevronnés !!

 

 

**    Et la vrille dos ??

Ça c'est une autre  histoire c'est pour le deuxième cycle de voltige.

Pour cette leçon, la croyance au Tout puissant aide !!

 

Et oui la vrille faisait partie intégrante de l'instruction du début du pilotage !!!

 

En parlant de voltige, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée toute particulière pour le *Quentinou* qui avait fait de sa vie un rêve, et de ce rêve une réalité, il s'est envolé un beau matin d'été, mais n a jamais atterri.  Petit *quentinou*, mon élève du BIA, que j'emmenais encore Pitchoun dans le PA18 restera à jamais dans un coin de mon cœur.

 

Voilà ma petite histoire aéronautique !!

 

N'oublions pas la chance que l'on a de faire, entre autre, ses premières heures sur un *terrain en herbe*, comme à Ruoms-Labeaume et de pouvoir encore demander à son instructeur :

« Apprends-moi à faire une PTS » !!!

 

Merci Claude,

Pour tout ce temps que tu as consacré, et que tu consacres encore, à tous ces jeunes, et moins jeunes à leur enseigner comment vole un plus lourd que l air.

Merci aussi de la part de tous ceux qui sont pilotes, dans l'armée ou le civil, ou ceux qui ont une activité directement liée à l'aéronautique et qui ont suivi tes cours à l'aéroclub de l'Ardèche.

Sans oublier bien sur les instructeurs, les anciens, comme Marc qui a bien mérité sa retraite, et les actifs Luc et Vincent qui transmettent leur savoir dans la façon de bien piloter un avion, pour le plaisir ou peut-être le travail.