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Les péripéties du Club

En 50 ans l'Aéro-Club de l'Ardèche a connu bien des vicissitudes, dont certaines auraient pu l'anéantir. Mais le dévouement des dirigeants et des membres, dévouement guidé essentiellement par l'amour du pilotage, a permis à chaque fois de redécoller avec foi vers des jours meilleurs. Quatre évènements restent bien présents dans la mémoire des anciens.

En 1958, à l'automne, les inondations importantes qui ont ravagé les Cévennes et fait de trop nombreuses victimes, se sont traduites sur l'aérodrome par deux crues successives de la Beaume. Elles ont dévasté le hangar et les deux Jodel qu'il abritait, sorti puis emporté une citerne pour le carburant qui venait juste d'être mise en place. Le club-house a également été dévasté. La piste était absolument inutilisable.

Le terrain lors des inondations de 1958.

Le terrain lors des inondations de 1958.

Tandis que les deux moteurs des avions étaient méticuleusement révisés, les membres du club ont procédé à la remise en état du club-house, réparé mur et portail du hangar, débarrassé la piste des troncs d'arbres et pierrailles apportés par les eaux, et comblé les fossés qu'elles avaient creusé, notamment à l'aplomb du local du club dont on voyait les fondations. Le service des Bases aériennes a apporté sa contribution pour parfaire la remise en état de l'aérodrome et nous en avons profité pour agrandir la piste vers le nord d'une vingtaine de mètres. Nous avions perçu du Service de la Formation Aérienne tous les éléments pour édifier un nouveau hangar de 15 m sur 30 s'ouvrant sur le grand côté, mais notre impécuniosité nous a interdit d'entreprendre son édification, et nous avons dû le rendre. De même, l'installation de la citerne, jamais retrouvée, a été abandonnée.
Un Jodel D 112, équipé d'un des moteur récupéré et construit en C.N.R.A.est venu bientôt, avec un autre appareil acheté d'occasion, combler l'impatience des pilotes et élèves. L'A.C.A. repartait d'un bon pied !

En 1984, un autre évènement apportait de nouveau la désolation : dans la nuit du 11 novembre, un incendie criminel détruisait les quatre avions du club. Deux Robin DR 400 étaient réduits en cendres dans le hangar sud, tandis qu'un Fournier RF6 et un Rallye 100 cv étaient très gravement endommagés par le feu dans le hangar du milieu.
Cela eût été catastrophique si le monde de l'aviation légère n'avait volé à notre secours. Certains membres ont également œuvré avec constance auprès de particuliers ou d'entreprises pour collecter des aides financières (et René Arthaud, membre fondateur toujours présent dans les jours difficiles fut à cet égard particulièrement efficace). L'activité a pu rapidement reprendre avec une flotte d'appareils achetés d'occasion : un Mousquetaire, un Jodel D 112, un Rallye 100 cv, et un Robin DR 400.
L'enquête diligentée par la Gendarmerie n'a jamais permis de retrouver les incendiaires.

En 1992, à l'automne encore, une nouvelle crue très violente de la Beaume ravageait la piste et dévastait le local du club. Par contre, les hangars construits après 1958 ayant été rehaussés d'un bon mètre n'avaient pas souffert, et les avions non plus. Seul un Cessna biplace suisse que son propriétaire avait laissé au parking a joué à l'hydravion avant d'échouer au sud-est de la piste. Trois semaines plus tard, il s'envolait vers la Suisse, dûment remis en état par Claude Pindon, notre très regretté mécano.
Cette fois encore les membres se sont mobilisés pour que tout rentre dans l'ordre rapidement, et les Bases aériennes ont achevé le nivellement de la piste.

Crue 1992. La Beaume

Crue 1992. La Beaume

Crue 1992. L'eau pouvait entrer par les fenêtres du House Club !

Crue 1992. L’eau pouvait entrer par les fenêtres du House Club !

En 2003, un dernier problème de toute autre nature : la récupération par l'un des propriétaires d'une parcelle de terrain, nous contraignant à réduire la piste à 630 mètres de long au lieu de 830 mètres. Un brutal et douloureux retour en arrière.

Souhaitons qu'après 50 années de fonctionnement de notre aérodrome, cette liste reste close pour longtemps. Si ce n'était pas le cas, gageons que la passion du pilotage pérennisera le fonctionnement du club et de son aérodrome.